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Il dilatait le temps et explorait les mouvements de la conscience humaine avec un sens du sublime inspiré par les peintres de la Renaissance. Le vidéaste Bill Viola est mort à 73 ans, vendredi 12 juillet, de complications d’une maladie d’Alzheimer précoce, à son domicile de Long Beach, en Californie.
Au début des années 1970, alors que les artistes commencent à s’intéresser à la vidéo, ce pionnier de l’art vidéo se distingue par sa virtuosité technique dans ses méthodes expérimentales d’enregistrement, de sonorisation et de montage. Puis son intérêt pour le bouddhisme zen, le soufisme islamique et le mysticisme chrétien façonnent ses choix en tant qu’artiste de la conscience humaine et de l’émotion, jusqu’à l’extase.
William John Viola Jr naît le 25 janvier 1951 dans le Queens, à New York. Son père, qui travaillait pour la compagnie Pan American World Airways, était le fils d’immigrants italiens et allemands. Sa mère avait quitté l’Angleterre pour s’installer aux Etats-Unis, et a élevé ses enfants dans le culte anglican. L’éveil spirituel est venu à Bill Viola d’une vision subaquatique lors d’une quasi-noyade, après être tombé dans un lac quand il avait 6 ans. L’épisode semble avoir imprégné ses vidéos immersives, à taille réelle, souvent immergées, traversées par la lumière, et aux gestes suspendus entre deux états.
Il suit des études d’arts plastiques à l’Université de Syracuse, dans l’Etat de New York, avant de bifurquer vers un programme expérimental. Lorsque, en 1971, l’Everson Museum of Art de Syracuse nomme son premier conservateur d’art vidéo – le tout premier du genre – en la personne de David Ross, il est embauché comme assistant audiovisuel, et aide à monter des expositions des vidéastes Nam June Paik (1932-2006) ou Peter Campus. C’est dans ce musée qu’il montrera ses premières vidéos, en 1973, une fois diplômé.
L’année suivante, il devient directeur technique du studio de production d’art vidéo Art/Tapes/22 à Florence, en Italie, où il travaille pendant deux ans avec de nombreux performeurs et vidéastes, dont Vito Acconci (1940-2017), Chris Burden (1946-2015) ou Joan Jonas. Lors de ces années en Europe, il est durablement touché par la peinture des maîtres anciens. Et c’est à l’occasion d’une exposition de ses vidéos à Melbourne, en Australie, en 1977, qu’il rencontre Kira Perov, avec qui il part étudier le bouddhisme zen avant de venir s’installer, au début des années 1980, à Long Beach, où ils ouvrent le studio dans lequel ils travaillaient depuis en étroite collaboration.
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